samedi 4 mai 2013

Guius compare l'incendie du Piratier à celui de la bibliothèque d'Alexandrie

La session 2013 du CAPES d'Histoire-géographie est menacée, et la légitimité de la ville de Châlons pour les oraux de ce concours est désormais contestée. La cité champenoise, qui ne vit que par et pour le CAPES, traverse une crise sans précédent depuis l'incendie du restaurant Le Piratier / La Pizzéria du Corsaire.

Guius s'est recueilli aujourd'hui sur les cendres du restaurant, et a comparé l'incendie à celui de la bibliothèque antique d'Alexandrie, évoquant un "avertissement des dieux". Une allusion à peine voilée à la place grandissante de la géographie dans ce concours visant à recruter des professeurs d'Histoire.

La carte du restaurant est toujours visible à l'entrée du parking. Même si selon lecorsaire.fr, "l'établissement est réouvrira éventuellement ses portes", il est désormais évident que les nouveaux CAPESiens ne pourront pas se restaurer convenablement à Châlons cette année. Il serait bon que la municipalité réagisse rapidement si elle souhaite garder une légitimité d'organiser le CAPES.


samedi 2 février 2013

Châlons2013, une édition sans Piratier ? Les syndicats s'unissent.

Nous l'apprenions il y a quelques semaines. Le restaurant du Piratier (ou Pizzeria du Corsaire) n'est plus.



Le Piratier, l'un des premiers établissements à avoir ouvert dans la zone des Escarnotières, s'est transformé hier après-midi [le 7 septembre 2012] en brasier pour des raisons encore indéterminées.
 Source : http://www.lunion.presse.fr/article/marne/diapo-video-le-piratier-reduit-en-cendres

Les plus hautes instances du CAPES d'Histoire-géographie ont malgré tout décidé de ne pas annuler la session 2013, et de maintenir les oraux d'admission dans la capitale champenoise. 

Mais ce drame a des conséquences insoupçonnées. Alors que l'on parle d'une "crise des vocations" dans l'enseignement, et que Vincent Peillon peine à recruter de nouveaux soldats à envoyer à Créteil, à Maubeuge et à Amiens, on apprenait il y a quelques jours, lors de la parution des résultats de l'admissibilité au CAPES, qu'il y avait moins de candidats admissibles que de postes ouverts. Même si cette information ne concerne pas l'Histoire, la disparition du lieu du gras le plus reconnu et plébiscité de Châlons-en-Champagne constitue une menace supplémentaire sur l'Education Nationale.

Jeudi dernier, le 31 janvier, les enseignants ont répondu en masse à l'appel des syndicats, qui demandent des mesures d'urgence et la réouverture du Piratier, à l'identique.

Guius a annoncé son intention de maintenir le pèlerinage annuel des CAPESiens à Châlons, et viendra se recueillir personnellement sur les lieux de l'attentat fin juin-début juillet 2013. Certains de ses proches ont lancé des accusations à l'encontre des géographes, dont la perfidie n'est plus à démontrer.

En attendant, souvenons-nous de ce lieu du gras qui a nourri tant de générations de CAPESiens...


jeudi 19 juillet 2012

Châlons2012. Itinéraire d'un pèlerin nostalgique

Publinet a prononcé la sentence de la session 2012 il y a déjà plus d'une semaine. Cette année, le choix de la sobriété a été privilégié, chose rare pour le CAPES d'Histoire. La liste des noms est apparue entièrement et en une seule fois. Une entorse à la Tradition dénoncée par la rédaction de Châlons2011, qui demande le rétablissement de la publication des résultats d'admission nom par nom et durant trois heures dès la session 2013 du concours. En attendant Châlons2013, nous adressons nos chaleureuses félicitations aux heureux admis, et nos plus sincères condoléances aux familles des CAPESiens tombés au combat.

Nous avons effectué cette année le premier pèlerinage châlonnais. L'occasion de constater que les expérimentations de la SANEF, que nous avions évoquées l'an passé, ont perduré, et semblent même se généraliser. Le 1x1 voie à 40km/heure sur les autoroutes à 10 euros les 100km, ça vous gagne !

Ce pèlerinage dans la préfecture de région de Champagne-Ardenne (l'occasion de montrer, au détour d'une phrase, que Châlons, c'est pas rien quand même !) a permis de visiter la ville sous un nouvel angle. Les établissements sombres et maléfiques, les lieux du massacre, j'ai nommé l'IUFM et le lycée Oehmichen (dont je sais désormais écrire le nom sans aller sur Wikipedia, preuve que je mérite mon CAPES), partagent l'espace châlonnais avec des édifices bien plus agréables.

Après un détour par Reims et sa cathédrale, afin de suivre les traces du passé, la visite de la cathédrale de Châlons, annulée l'année dernière, s'imposait. En voici quelques images.

Vous avez évoqué, et à juste titre, les indulgences. Vous pourriez développer ? Non ? Ah...
La cité de Châlons-en-Champagne regorge d'édifices religieux. C'est relativement logique, puisque la réussite au CAPES dépend principalement de ces lieux de prières. Notre-Dame-en-Vaux, dont la construction a débuté au XIIème siècle, a un charme particulier. Elle trône fièrement au bord de la place Tissier, lieu fondamental pour les CAPESiens non véhiculés, à la recherche d'un moyen de transport public. Lieu habituellement moins fréquenté par les CAPESiens, à l'arrière, les anciennes maisons canoniales :

Maisons Canoniales, Notre-Dame-en-Vaux

Afin de redorer son image, durement marquée par le CAPES qui traumatise à vie tous les candidats, la ville offre l'accès à ses musées à tous les moins de 26 ans. Avis au conseiller municipal de Châlons : c'est une excellente idée, mais comme certains candidats tentent le CAPES dix fois, 26 ans c'est un peu limite.

Le petit musée du cloître de Notre-Dame-en-Vaux permet de voyager au coeur de l'ancienne vie canoniale, entre les colonnes du cloître de la collégiale.

Deux statues-colonnes de chevaliers, musée du cloître de Notre-Dame-en-Vaux
"Gratuit" ?? C'est tellement rare, alors profitons-en ! Autre Musée, celui des Beaux-Arts et d'Archéologie. Au rez-de-chaussée, une galerie de peintures, et, peut-être plus intéressante, une collection de gravures et d'estampes. Peintures ou gravures ont eu l'occasion de me rappeler bien des sujets du CAPES : le portrait royal (Le Prince et les Arts), la France au temps des guerres de religion (Les affrontements religieux en Europe)... mais aussi des sujets rencontrés au cours de ma première année d'enseignement (Eh oui, je n'ai plus la chance d'être un CAPESien à temps plein) En voici quelques exemples :

Louis-Michel van LOO (1707-1771),
d'après Portrait de Louis XV,
tableau peint en 1763 aujourd'hui conservé à la bibliothèque de versailles.
Huile sur toile.
NB : le tableau est droit, c'est le photographe qui est bancal...
Anonyme, Le Massacre de la saint Barthélémy,
Début du XVIIIème siècle, après 1715.
Eau-forte et burin sur papier vergé.
"Le massacre des Huguenots fait à Paris le 24 août 1572 Jour de S. Barthelemi, au moins de dix mille d'entre eux, entrautres de Gaspar de Coligni Amiral de France (...)"
Anonyme, La Procession de Ligue.
D'après le tableau de François II BUNEL le Jeune (1552-1599), début du XVIIIème siècle, après 1715. Eau-forte et burin sur papier vergé.
"Procession de la fameuse Ligue contre Henri IV en 1593"
Joseph VARIN (né à Châlons-en-Champagne en 1740), Sainte Sophie de Constantinople, 1787-1790,
Eau-forte et burin sur papier vergé.

"AVIS AU SUJET DES CHIENS QU'ON MENE DANS LES EGLISES. Le respect que l'on doit à Dieu, et la Sainteté de son Temple, devraient suffire à des Chrétiens pour ne pas mener des Chiens à l'Eglise, et ne pas souffrir qu'ils les y suivent. Le Saint-Esprit ordonne expressément dans l'Apocalypse, de les chasser de la Maison de Dieu, et d'en ôter tous les scandales : Foris Canes etc. Ces Animaux remplissent le lieu Saint de leurs ordures, et d'un bruit qui trouble la piété des Ministres et des Fidèles. Chose scandaleuse de vor des Chrétiens s'occuper de leurs Chiens en présence de Jésus-Christ, tandis que les Anges sont devant lui dans un profond abaissement ! Mais si, nonobstant cet avis, ceux à qui il s'adresse, continuent à commettre une semblable profanation, ils ne trouveront pas mauvais qu'on fasse leurs Chiens, et même qu'on les fasse tuer hors de l'Eglise. (...) On avertit aussi des Hommes de certaines Professions, qui entrent dans l'Eglise avec des Tabliers, des Peignes sur la tête, ou avec les Cheveux en papillotes, de ne plus s'y présenter dans un extérieur aussi indécent. Permis d'imprimer et afficher, ce 24 Juillet 1749."
Au premier étage, une autre collection, notamment des statues, objets du culte, reliquaires, retables, croix de procession... Quelques photos, mais attention, c'est très flou !
Croix de procession, Italie (?), fin du XVème siècle. La croix repose sur un globe muni dans sa partie inférieure d'une douille d'emmanchement pour la hampe. Cette sphère était à l'origine décorée de médaillons rapportés ou de geos cabochons fixés par des griffes de sertissage de forme circulaire. Seules les quatre montures subsistent.

Retable de la Passion dit "de la prison", Champagne, milieu du XVème siècle. 
Tête de Joseph d'Arimathie, Champagne, vers 1500. Provient de l'ancienne collégiale de Notre-Dame-en-Vaux.  L'arrangement des cheveux, la présence d'un bijou sur le couvre-chef, signes distinctifs d'une certaine aisance, incitent à reconnaître "l'homme d'Arimathie qui alla trouver Pilate et réclama le corps de jésus" mentionné par Matthieu.
Sainte Tanche (Kaamelott : "Ne me prenez pas pour une tanche" Mevanwi. Hmmm !)
Pierre calcaire sculptée en ronde bosse, polychromie postérieure. Provenant de l'ancienne schapelle Sainte-Prudentienne à Châlons.
En arrière-plan sur la gauche, votre serviteur.
Plus insolite, dans la salle adjacente, "les oiseaux du Musée de Châlons-sur-Marne" (sic). 2818 oiseaux y sont conservés. La collection fut constituée fin XIXème siècle (legs du docteur Dorin, puis ajouts d'Eugène Thierry) et organisée à partir de 1975. Elle est notamment composée d'une espèce aujourd'hui disparue, le pigeon migrateur américain. 287 spécimens non européens restent à identifier.





Le singe d'Hector Barbossa ?
De retour des édifices religieux et des musées, nous avons encore eu l'occasion de tomber sur un sujet CAPES : Les voies romaines en Occident.


Il n'a donc pas été humainement possible de résister à la tentation la plus grande qui soit : aller assister à un oral d'une pauvre CAPESienne. Arrivé trop tardivement après toutes ces visites touristiques trépidantes, il a été impossible de suivre une épreuve d'ESD. Nous nous sommes donc contentés d'une leçon de géographie. La candidate en question était relativement à l'aise - mais sa leçon était un petit peu succincte sur bien des points, hin hin hin -, en revanche, la tension et le stress dans les couloirs d'Oehmichen étaient facilement perceptibles. Y revenir en conquérant, en tant que simple spectateur, fut un délicieux plaisir. :') 

Cet article est dédié à tous les candidats malheureux de la session 2012. C'est promis, nous reviendrons à Châlons fin juin - début juillet 2013 !

dimanche 17 juin 2012

Un an !

C'était il y a tout juste un an. Le 17 juin 2011 était la date du grand départ et du tirage au sort. Le 18 et le 19 juin, le Grand Guius subissait la question. A cette époque, rien ne laissait présager qu'un an plus tard, les rôles seraient inversés, et qu'il torturerait à son tour de pauvres jeunes désoeuvrés (et Germains en plus...) venant passer leur bac...


Bon courage à tous les CAPESiens pour Châlons2012 !

mercredi 21 décembre 2011

Pacification du limes rhénan : un premier bilan mitigé

Le Grand Guius lançait fin août - début septembre une grande campagne sur le limes rhénan, destinée à pacifier la marche alsacienne. Près de quatre mois plus tard, il est temps de dresser un premier bilan des actions effectuées.

De multiples mesures ont déjà été entreprises. Si la construction d'édifices publics tels que des thermes, des théâtres et des temples a été ralentie - mais pas annulée - par la crise de la dette, de multiples efforts ont été menés pour bâtir des maisons en dur, afin de remplacer les habitats germains protohistoriques. Des soldats ont également été mobilisés pour améliorer le réseau routier, même si la majorité des voies n'est pas encore revêtue. Dans les centres urbains de moyenne et de grande importance, l'usage de la monnaie commence doucement à se répandre. De la même manière, il est enfin possible de se procurer des repas gras à base de frites dans les nombreuses localités visitées par le Grand Guius tous les mercredis.

En revanche, les campagnes se montrent très rétives à l'adoption des coutumes latines. Les langues et dialectes barbares ont la vie dure, ce qui rend la communication avec les agents impériaux très difficile. Dans les zones montagneuses et forestières, il n'est pas rare que ces derniers soient contraints de rebrousser chemin, repoussés par des tribus hostiles. Désireux de se montrer pragmatique, le Grand Guius n'a pas interdit les rassemblements protestants, mais le luthéranisme (le zwinglianisme dans l'extrême bas à droite de la province) est perçu par les autorités impériales comme difficilement compatible avec la notion de civilisation et de pax. C'est pourquoi on envisage de limiter le nombre de lieux de cultes protestants autorisés pour des mesures de sécurité. Des missions seront envoyées dans plusieurs oppida à partir de janvier 2012.

Dans le domaine de l'éducation, cher à l'Imperator, l'administration se heurte là aussi à de multiples difficultés. Les élites et leurs enfants peinent à comprendre l'intérêt des arts libéraux et ne perçoivent pas encore l'instruction comme un moyen d'ascension sociale. Plusieurs bourgs ont d'ailleurs refusé de se voir octroyer le droit latin, et le statut de colonie n'est pas encore suffisamment attrayant.

"La romanisation en Alsace rame", reconnaissait encore hier un centurion de la XVIIe Légion, qui se plaignait de devoir repousser toujours plus de hordes de Germains tentant de franchir le limes, y compris depuis les opérations lancées en septembre, alors que les rares auxiliaires germains engagés commencent à faire défection.

La révolte batave conduite par Iulius Civilis, qui défait les légions romaines sur le Rhin en 69 (métaphore probable de la révolte des Néerlandais contre le roi d'Espagne), peint en 1613 par Otto van Veen (huile sur bois, 38 x 52 cm)

Point plus positif : l'hérésie géographique est, elle aussi, en panne en Alsace. La présence du Grand Guius décourage fortement les prédicateurs infidèles. L'Imperator participe par ailleurs activement aux opérations de dégéotification par le dégoût de la D.P.S. (Discipline Prétendue Scientifique).

"Il va falloir durcir l'action dans les semaines à venir", plaide-t-on sur les forums des rares villes bien romanisées. Mais faire comprendre aux Germains les subtilités de la civilisation ne sera pas une mince affaire, et certains sénateurs estiment déjà que la stratégie employée par Agricola en Bretagne il y a vingt siècles ne pourra trouver une issue favorable autour du Rhin.

mardi 19 juillet 2011

Dépêche AFP - Géographie : le Grand Guius contraint au grand écart

Après l'obtention du CAPES, officialisée la semaine dernière, le Grand Guius a prononcé aujourd'hui un long discours au populus, l'occasion de mettre en avant sa victoire, mais aussi de préciser sa stratégie sur l'épineuse question de la géographie.


  • IMPULSER DE NOUVELLES APPROCHES APRES LA VICTOIRE

Se félicitant d'une victoire incontestable en laquelle il n'a "jamais douté", le Grand Guius a d'abord tenu à afficher son volontarisme, affirmant que "l'obtention du concours (ne mettait) pas fin aux combats". "Il faut porter la voix de la réforme du concours (ndlr : la Ligue Antigéographes a toujours refusé la mise sur le même plan de l'Histoire et de la géographie) et de la formation pour une meilleure entrée en douceur dans le métier", a-t-il souligné, appelant donc à la "réparation" du CAPES et de l'année de stage, tels qu'ils existaient avant la réforme de la masterisation.
Il a par ailleurs proposé une réforme du système des mutations des enseignants, suggérant la mise en place de points de bonification pour des "rapprochements d'animaux de compagnie" au même titre que les actuels "rapprochements de conjoints". "Il est ubuesque que des lauréats non historiens (ndlr : géographes) puissent formuler des voeux d'affectation", a-t-il ajouté.
L'imperator a aussi eu un mot pour "ceux qui souffrent", les CAPESiens non admis et qui pourtant le méritaient, alors que de nombreux établissements manquent de professeurs.


  • "SPATIALISER N'EST PAS UNE FIN EN SOI"

Dans son discours au populus, le Grand Guius a tenté de rassurer la Ligue Antigéographes, tout en modérant son discours. Reprenant le champ lexical antigéographique traditionnel, il a estimé que "spatialiser n'était pas une fin en soi", dénonçant les vols commis par les géographes sur les sciences humaines pures pour alimenter une "discipline qui n'existe pas". Prenant soin d'éviter de prononcer le mot "géographie" dans un discours-fleuve de plus d'une heure, il a toutefois affirmé avoir la "volonté" de "respecter les instructions officielles" dans la mise en oeuvre de son enseignement, tout en insistant sur le principe de la "liberté pédagogique" des enseignants du secondaire.


  • VERS LE LIMES RHENAN

Le Grand Guius a par ailleurs annoncé le lancement d'une campagne d'un an sur le limes rhénan, à laquelle il a l'intention de participer. Se posant en Agricola du XXIe siècle, il a estimé qu'il était "temps de rendre accessible la culture latine à ces populations, et de construire des infrastructures routières dans les zones montagneuses où le brigandage subsiste". Sur la question des invasions, "il faudra en revanche se montrer intraitable avec les barbares agressifs refusant d'accéder à la civilisation", a-t-il poursuivi. Plusieurs millions de sesterces devraient être débloqués pour la construction de temples, de thermes, de théâtres, mais aussi de bâtiments militaires (fortins et renforcements de valla en particulier) "pour la sécurité de la Ville et du peuple". Dans cette zone germanique, le Grand Guius s'efforcera également de faire assimiler à la jeunesse l'Histoire de France et de nos ancêtres les Gaulois.

mardi 12 juillet 2011