jeudi 19 juillet 2012

Châlons2012. Itinéraire d'un pèlerin nostalgique

Publinet a prononcé la sentence de la session 2012 il y a déjà plus d'une semaine. Cette année, le choix de la sobriété a été privilégié, chose rare pour le CAPES d'Histoire. La liste des noms est apparue entièrement et en une seule fois. Une entorse à la Tradition dénoncée par la rédaction de Châlons2011, qui demande le rétablissement de la publication des résultats d'admission nom par nom et durant trois heures dès la session 2013 du concours. En attendant Châlons2013, nous adressons nos chaleureuses félicitations aux heureux admis, et nos plus sincères condoléances aux familles des CAPESiens tombés au combat.

Nous avons effectué cette année le premier pèlerinage châlonnais. L'occasion de constater que les expérimentations de la SANEF, que nous avions évoquées l'an passé, ont perduré, et semblent même se généraliser. Le 1x1 voie à 40km/heure sur les autoroutes à 10 euros les 100km, ça vous gagne !

Ce pèlerinage dans la préfecture de région de Champagne-Ardenne (l'occasion de montrer, au détour d'une phrase, que Châlons, c'est pas rien quand même !) a permis de visiter la ville sous un nouvel angle. Les établissements sombres et maléfiques, les lieux du massacre, j'ai nommé l'IUFM et le lycée Oehmichen (dont je sais désormais écrire le nom sans aller sur Wikipedia, preuve que je mérite mon CAPES), partagent l'espace châlonnais avec des édifices bien plus agréables.

Après un détour par Reims et sa cathédrale, afin de suivre les traces du passé, la visite de la cathédrale de Châlons, annulée l'année dernière, s'imposait. En voici quelques images.

Vous avez évoqué, et à juste titre, les indulgences. Vous pourriez développer ? Non ? Ah...
La cité de Châlons-en-Champagne regorge d'édifices religieux. C'est relativement logique, puisque la réussite au CAPES dépend principalement de ces lieux de prières. Notre-Dame-en-Vaux, dont la construction a débuté au XIIème siècle, a un charme particulier. Elle trône fièrement au bord de la place Tissier, lieu fondamental pour les CAPESiens non véhiculés, à la recherche d'un moyen de transport public. Lieu habituellement moins fréquenté par les CAPESiens, à l'arrière, les anciennes maisons canoniales :

Maisons Canoniales, Notre-Dame-en-Vaux

Afin de redorer son image, durement marquée par le CAPES qui traumatise à vie tous les candidats, la ville offre l'accès à ses musées à tous les moins de 26 ans. Avis au conseiller municipal de Châlons : c'est une excellente idée, mais comme certains candidats tentent le CAPES dix fois, 26 ans c'est un peu limite.

Le petit musée du cloître de Notre-Dame-en-Vaux permet de voyager au coeur de l'ancienne vie canoniale, entre les colonnes du cloître de la collégiale.

Deux statues-colonnes de chevaliers, musée du cloître de Notre-Dame-en-Vaux
"Gratuit" ?? C'est tellement rare, alors profitons-en ! Autre Musée, celui des Beaux-Arts et d'Archéologie. Au rez-de-chaussée, une galerie de peintures, et, peut-être plus intéressante, une collection de gravures et d'estampes. Peintures ou gravures ont eu l'occasion de me rappeler bien des sujets du CAPES : le portrait royal (Le Prince et les Arts), la France au temps des guerres de religion (Les affrontements religieux en Europe)... mais aussi des sujets rencontrés au cours de ma première année d'enseignement (Eh oui, je n'ai plus la chance d'être un CAPESien à temps plein) En voici quelques exemples :

Louis-Michel van LOO (1707-1771),
d'après Portrait de Louis XV,
tableau peint en 1763 aujourd'hui conservé à la bibliothèque de versailles.
Huile sur toile.
NB : le tableau est droit, c'est le photographe qui est bancal...
Anonyme, Le Massacre de la saint Barthélémy,
Début du XVIIIème siècle, après 1715.
Eau-forte et burin sur papier vergé.
"Le massacre des Huguenots fait à Paris le 24 août 1572 Jour de S. Barthelemi, au moins de dix mille d'entre eux, entrautres de Gaspar de Coligni Amiral de France (...)"
Anonyme, La Procession de Ligue.
D'après le tableau de François II BUNEL le Jeune (1552-1599), début du XVIIIème siècle, après 1715. Eau-forte et burin sur papier vergé.
"Procession de la fameuse Ligue contre Henri IV en 1593"
Joseph VARIN (né à Châlons-en-Champagne en 1740), Sainte Sophie de Constantinople, 1787-1790,
Eau-forte et burin sur papier vergé.

"AVIS AU SUJET DES CHIENS QU'ON MENE DANS LES EGLISES. Le respect que l'on doit à Dieu, et la Sainteté de son Temple, devraient suffire à des Chrétiens pour ne pas mener des Chiens à l'Eglise, et ne pas souffrir qu'ils les y suivent. Le Saint-Esprit ordonne expressément dans l'Apocalypse, de les chasser de la Maison de Dieu, et d'en ôter tous les scandales : Foris Canes etc. Ces Animaux remplissent le lieu Saint de leurs ordures, et d'un bruit qui trouble la piété des Ministres et des Fidèles. Chose scandaleuse de vor des Chrétiens s'occuper de leurs Chiens en présence de Jésus-Christ, tandis que les Anges sont devant lui dans un profond abaissement ! Mais si, nonobstant cet avis, ceux à qui il s'adresse, continuent à commettre une semblable profanation, ils ne trouveront pas mauvais qu'on fasse leurs Chiens, et même qu'on les fasse tuer hors de l'Eglise. (...) On avertit aussi des Hommes de certaines Professions, qui entrent dans l'Eglise avec des Tabliers, des Peignes sur la tête, ou avec les Cheveux en papillotes, de ne plus s'y présenter dans un extérieur aussi indécent. Permis d'imprimer et afficher, ce 24 Juillet 1749."
Au premier étage, une autre collection, notamment des statues, objets du culte, reliquaires, retables, croix de procession... Quelques photos, mais attention, c'est très flou !
Croix de procession, Italie (?), fin du XVème siècle. La croix repose sur un globe muni dans sa partie inférieure d'une douille d'emmanchement pour la hampe. Cette sphère était à l'origine décorée de médaillons rapportés ou de geos cabochons fixés par des griffes de sertissage de forme circulaire. Seules les quatre montures subsistent.

Retable de la Passion dit "de la prison", Champagne, milieu du XVème siècle. 
Tête de Joseph d'Arimathie, Champagne, vers 1500. Provient de l'ancienne collégiale de Notre-Dame-en-Vaux.  L'arrangement des cheveux, la présence d'un bijou sur le couvre-chef, signes distinctifs d'une certaine aisance, incitent à reconnaître "l'homme d'Arimathie qui alla trouver Pilate et réclama le corps de jésus" mentionné par Matthieu.
Sainte Tanche (Kaamelott : "Ne me prenez pas pour une tanche" Mevanwi. Hmmm !)
Pierre calcaire sculptée en ronde bosse, polychromie postérieure. Provenant de l'ancienne schapelle Sainte-Prudentienne à Châlons.
En arrière-plan sur la gauche, votre serviteur.
Plus insolite, dans la salle adjacente, "les oiseaux du Musée de Châlons-sur-Marne" (sic). 2818 oiseaux y sont conservés. La collection fut constituée fin XIXème siècle (legs du docteur Dorin, puis ajouts d'Eugène Thierry) et organisée à partir de 1975. Elle est notamment composée d'une espèce aujourd'hui disparue, le pigeon migrateur américain. 287 spécimens non européens restent à identifier.





Le singe d'Hector Barbossa ?
De retour des édifices religieux et des musées, nous avons encore eu l'occasion de tomber sur un sujet CAPES : Les voies romaines en Occident.


Il n'a donc pas été humainement possible de résister à la tentation la plus grande qui soit : aller assister à un oral d'une pauvre CAPESienne. Arrivé trop tardivement après toutes ces visites touristiques trépidantes, il a été impossible de suivre une épreuve d'ESD. Nous nous sommes donc contentés d'une leçon de géographie. La candidate en question était relativement à l'aise - mais sa leçon était un petit peu succincte sur bien des points, hin hin hin -, en revanche, la tension et le stress dans les couloirs d'Oehmichen étaient facilement perceptibles. Y revenir en conquérant, en tant que simple spectateur, fut un délicieux plaisir. :') 

Cet article est dédié à tous les candidats malheureux de la session 2012. C'est promis, nous reviendrons à Châlons fin juin - début juillet 2013 !

dimanche 17 juin 2012

Un an !

C'était il y a tout juste un an. Le 17 juin 2011 était la date du grand départ et du tirage au sort. Le 18 et le 19 juin, le Grand Guius subissait la question. A cette époque, rien ne laissait présager qu'un an plus tard, les rôles seraient inversés, et qu'il torturerait à son tour de pauvres jeunes désoeuvrés (et Germains en plus...) venant passer leur bac...


Bon courage à tous les CAPESiens pour Châlons2012 !