mercredi 21 décembre 2011

Pacification du limes rhénan : un premier bilan mitigé

Le Grand Guius lançait fin août - début septembre une grande campagne sur le limes rhénan, destinée à pacifier la marche alsacienne. Près de quatre mois plus tard, il est temps de dresser un premier bilan des actions effectuées.

De multiples mesures ont déjà été entreprises. Si la construction d'édifices publics tels que des thermes, des théâtres et des temples a été ralentie - mais pas annulée - par la crise de la dette, de multiples efforts ont été menés pour bâtir des maisons en dur, afin de remplacer les habitats germains protohistoriques. Des soldats ont également été mobilisés pour améliorer le réseau routier, même si la majorité des voies n'est pas encore revêtue. Dans les centres urbains de moyenne et de grande importance, l'usage de la monnaie commence doucement à se répandre. De la même manière, il est enfin possible de se procurer des repas gras à base de frites dans les nombreuses localités visitées par le Grand Guius tous les mercredis.

En revanche, les campagnes se montrent très rétives à l'adoption des coutumes latines. Les langues et dialectes barbares ont la vie dure, ce qui rend la communication avec les agents impériaux très difficile. Dans les zones montagneuses et forestières, il n'est pas rare que ces derniers soient contraints de rebrousser chemin, repoussés par des tribus hostiles. Désireux de se montrer pragmatique, le Grand Guius n'a pas interdit les rassemblements protestants, mais le luthéranisme (le zwinglianisme dans l'extrême bas à droite de la province) est perçu par les autorités impériales comme difficilement compatible avec la notion de civilisation et de pax. C'est pourquoi on envisage de limiter le nombre de lieux de cultes protestants autorisés pour des mesures de sécurité. Des missions seront envoyées dans plusieurs oppida à partir de janvier 2012.

Dans le domaine de l'éducation, cher à l'Imperator, l'administration se heurte là aussi à de multiples difficultés. Les élites et leurs enfants peinent à comprendre l'intérêt des arts libéraux et ne perçoivent pas encore l'instruction comme un moyen d'ascension sociale. Plusieurs bourgs ont d'ailleurs refusé de se voir octroyer le droit latin, et le statut de colonie n'est pas encore suffisamment attrayant.

"La romanisation en Alsace rame", reconnaissait encore hier un centurion de la XVIIe Légion, qui se plaignait de devoir repousser toujours plus de hordes de Germains tentant de franchir le limes, y compris depuis les opérations lancées en septembre, alors que les rares auxiliaires germains engagés commencent à faire défection.

La révolte batave conduite par Iulius Civilis, qui défait les légions romaines sur le Rhin en 69 (métaphore probable de la révolte des Néerlandais contre le roi d'Espagne), peint en 1613 par Otto van Veen (huile sur bois, 38 x 52 cm)

Point plus positif : l'hérésie géographique est, elle aussi, en panne en Alsace. La présence du Grand Guius décourage fortement les prédicateurs infidèles. L'Imperator participe par ailleurs activement aux opérations de dégéotification par le dégoût de la D.P.S. (Discipline Prétendue Scientifique).

"Il va falloir durcir l'action dans les semaines à venir", plaide-t-on sur les forums des rares villes bien romanisées. Mais faire comprendre aux Germains les subtilités de la civilisation ne sera pas une mince affaire, et certains sénateurs estiment déjà que la stratégie employée par Agricola en Bretagne il y a vingt siècles ne pourra trouver une issue favorable autour du Rhin.

mardi 19 juillet 2011

Dépêche AFP - Géographie : le Grand Guius contraint au grand écart

Après l'obtention du CAPES, officialisée la semaine dernière, le Grand Guius a prononcé aujourd'hui un long discours au populus, l'occasion de mettre en avant sa victoire, mais aussi de préciser sa stratégie sur l'épineuse question de la géographie.


  • IMPULSER DE NOUVELLES APPROCHES APRES LA VICTOIRE

Se félicitant d'une victoire incontestable en laquelle il n'a "jamais douté", le Grand Guius a d'abord tenu à afficher son volontarisme, affirmant que "l'obtention du concours (ne mettait) pas fin aux combats". "Il faut porter la voix de la réforme du concours (ndlr : la Ligue Antigéographes a toujours refusé la mise sur le même plan de l'Histoire et de la géographie) et de la formation pour une meilleure entrée en douceur dans le métier", a-t-il souligné, appelant donc à la "réparation" du CAPES et de l'année de stage, tels qu'ils existaient avant la réforme de la masterisation.
Il a par ailleurs proposé une réforme du système des mutations des enseignants, suggérant la mise en place de points de bonification pour des "rapprochements d'animaux de compagnie" au même titre que les actuels "rapprochements de conjoints". "Il est ubuesque que des lauréats non historiens (ndlr : géographes) puissent formuler des voeux d'affectation", a-t-il ajouté.
L'imperator a aussi eu un mot pour "ceux qui souffrent", les CAPESiens non admis et qui pourtant le méritaient, alors que de nombreux établissements manquent de professeurs.


  • "SPATIALISER N'EST PAS UNE FIN EN SOI"

Dans son discours au populus, le Grand Guius a tenté de rassurer la Ligue Antigéographes, tout en modérant son discours. Reprenant le champ lexical antigéographique traditionnel, il a estimé que "spatialiser n'était pas une fin en soi", dénonçant les vols commis par les géographes sur les sciences humaines pures pour alimenter une "discipline qui n'existe pas". Prenant soin d'éviter de prononcer le mot "géographie" dans un discours-fleuve de plus d'une heure, il a toutefois affirmé avoir la "volonté" de "respecter les instructions officielles" dans la mise en oeuvre de son enseignement, tout en insistant sur le principe de la "liberté pédagogique" des enseignants du secondaire.


  • VERS LE LIMES RHENAN

Le Grand Guius a par ailleurs annoncé le lancement d'une campagne d'un an sur le limes rhénan, à laquelle il a l'intention de participer. Se posant en Agricola du XXIe siècle, il a estimé qu'il était "temps de rendre accessible la culture latine à ces populations, et de construire des infrastructures routières dans les zones montagneuses où le brigandage subsiste". Sur la question des invasions, "il faudra en revanche se montrer intraitable avec les barbares agressifs refusant d'accéder à la civilisation", a-t-il poursuivi. Plusieurs millions de sesterces devraient être débloqués pour la construction de temples, de thermes, de théâtres, mais aussi de bâtiments militaires (fortins et renforcements de valla en particulier) "pour la sécurité de la Ville et du peuple". Dans cette zone germanique, le Grand Guius s'efforcera également de faire assimiler à la jeunesse l'Histoire de France et de nos ancêtres les Gaulois.

mardi 12 juillet 2011

dimanche 10 juillet 2011

Nous y voilà.

L'infâme Publinet doit mettre en ligne les résultats du CAPES d'Histoire demain, lundi 11 juillet. C'est un peu la fin de l' "itinéraire [annuel] du CAPESien" que je tente de décrire depuis déjà plus d'un mois sur ce blog.

Généralement, il publie nom par nom, par ordre alphabétique, ce qui prend au moins deux heures. Les noms des heureux élus s'affichent les uns après les autres. Et puis ça rame, mais alors ça rame ! A vous faire regretter le minitel. Et puis certaines années ça bug. Vous n'êtes pas dans la liste, mais finalement une heure après, si. Ou il publie jusqu'au S, puis il stoppe. Puis il enlève tout du P au S. Puis ça repart.

Tout ça pour voir que vous êtes au chômage. C'est pourquoi, cette année, nous innovons en nous absentant toute la journée, sans téléphone portable ni ordinateur. Direction : un parc d'attractions !


Ça va être trop la fête ! L'ambiance va être au rendez-vous, et on n'aura pas DU TOUT envie de se jeter du haut des montagnes russes. Enfin ce sera toujours mieux que de se taillader les veines devant un écran d'ordinateur.

On peut toutefois craindre une bonne blague de Publinet (quel blagueur, ce type !), qui pourrait reporter la publication des résultats à une date ultérieure (moi si j'étais lui, je ferais ça en tout cas).

Si la dépression n'est pas trop importante (on a beau sentir l'échec venir de très loin, un troisième râteau consécutif de la part de Publinet, ça risque de faire très mal), je mettrai les résultats ici, demain soir. Le discours du Grand Guius au populus interviendra quelques jours plus tard.

Un peu d'Histoire : le 11 juillet, bon ou mauvais présage ? (Wikipedia, AU PIED !!)

1302 : Bataille de Courtrai dite « Bataille des Éperons d'or », défaite des troupes royales françaises (victoire des milices flamandes)
1708 : Bataille d'Audenarde : défaite française (face à l'armée confédérée des Anglais, Hollandais et Autrichiens)
1940 : Mise en place de l’État français dirigé par le maréchal Pétain
1978 : Catastrophe de Los Alfaques en Espagne, 215 morts après qu'un camion citerne a quitté la route et explosé dans un camping en contrebas.
1995 : Ratko Mladić organise le massacre de Srebrenica, en Bosnie
1995 : premier attentat à la bombe d'une série de huit commis en France par le Groupe islamique armé
2006 : Sept attentats simultanés d'Al-Qaida à Bombay (Inde). 200 morts et 700 blessés.

Mouais. Ben j'ai envie de dire que c'est pas gagné !

samedi 9 juillet 2011

En immersion (2)

Vous étiez très nombreux (des centaines, environ) à demander quand serait publiée la suite du reportage "En immersion", mais aussi quand nous allions ENFIN parler de frites.

Soyez tous rassurés, c'est aujourd'hui !

En immersion (2)... 
... dans l'estomac du CAPESien


  • "Le gras, c'est la vie !"

Le CAPESien est soumis à un stress constant, à un rythme de travail phénoménal (enfin ça c'est surtout quand il croit encore qu'il a ses chances, mais le CAPESien expérimenté sait très bien que non !), et à un état dépressif persistant (ça par contre, plus le CAPESien est expérimenté, plus sa dépression est aiguë). Pour tenter d'atténuer ces symptômes existent heureusement des solutions : le gras et le sucre. Une fois encore, je me permets d'insérer ci-dessous un court extrait de Kaamelott (c'est la référence du CAPESien de toute façon, alors ne boudons pas notre plaisir) :

'"Qu’est-ce que c’est que ce style de bouffer des petits machins tout secs et trois gallons de flotte par jour ? […] Si la jeunesse se met à croire à ces conneries, on se dirige tout droit vers une génération de dépressifs ! Le gras, c’est la vie."
Jean-Christophe Hembert, Kaamelott, Livre II, Corpore sano.

De plus, le gras fait maigrir, et cela a été prouvé scientifiquement. Si, si. Et si la science le dit, c'est que c'est vrai ! "Contrairement aux idées reçues, des médecins suédois ont prouvé qu'une alimentation grasse permettrait de maigrir plus vite... (...) Non seulement on perds (sic) du poids et on le reprend beaucoup moins souvent qu’avec des régimes hypocaloriques, mais on commence à voir émerger des champions olympiques qui suivent ces principes alimentaires. (...) Ceux qui ont d’abord été radiés de l’ordre des médecins, comme le Dr. Rehnquist, ont donc dû présenter les nombreuses preuves scientifiques montrant que ce régime était, en l’état de nos connaissances, parfaitement sain, et qu’une alimentation grasse n’était pas dangereuse pour le cœur. A l’issue d’une longue bataille, ils ont été réintégrés, et leurs méthodes reconnues" (source).

En mangeant gras, non seulement on lutte contre la dépression, mais en plus, on accroît ses chances de décrocher le CAPES d'Histoire-géographie... et on peut même devenir champion olympique !



  • Sujet d'ESD : Le gras, objet géographique ? (à partir de l'exemple non limitatif des frites)
On peut en effet spatialiser le gras et les frites en particulier. Pour le CAPESien vivant dans la capitale de la Lorraine (ça c'était pour le rappeler aux Nancéiens, au cas où l'un d'entre eux venait à se perdre par ici), deux lieux sont à citer prioritairement :


- La brasserie Charles Baudelaire, au fond du Saulcy. Vous pouvez y commander tous les jours "un steak frites sauce poivre et un Coca" (NDLR : une bulle pontificale a précisé cette année que la sauce forestière n'était pas une hérésie). Si vous êtes un vrai habitué, les employées de l'établissement vous salueront fort discrètement par votre prénom (n'est-ce pas, "M'sieur Jérémie !" ?). Il est cependant conseillé d'amener vos couverts, si vous ne voulez pas manger du plastique.


- Le Cococabana, près du Saulcy. Là-bas, priorité à l'Américain-mayo-salade (avec un Coca bien sûr). Attention, si vous désirez une baguette, il est conseillé de vous y présenter avant midi. Sinon :


Oh et puis tant qu'on est dans la pub, et comme on a fait plein de photos, on va les utiliser hein !


Comme on peut le voir sur ces photos, il y a même la télévision. Le Coco connaît deux chaînes : BFMTV, si vous voulez suivre l'Affaire DSK... et parfois une chaîne de djeunz, tout à fait curieuse, avec des gens qui dansent bizarrement, mais heureusement, on n'a pas le son, donc ce n'est pas un problème. Mais surtout, la décoration du Coco permet de réviser !

Vous avez évoqué Arles, vous pouvez m'en parler ? Non ? Ah... Elle a été fondée quand ? Vous savez pas ? Par qui ? Pourquoi ? Le programme urbanistique d'Auguste, ça ne vous dit rien ? Bon c'est pas grave, alors parlez moi des arts princiers à Arles à la fin du Moyen-Âge... Vous ne voyez pas non plus ? Bon alors on va passer à autre chose...



  • La route du gras
Le CAPESien étant invité à faire du tourisme en Champagne, c'est l'occasion pour lui de goûter aux frites de la région.
A Reims, nous avons sauté sur un restaurant nommé "brasserie", pensant que ce ne serait pas cher. Bon en fait c'était un petit restaurant normal. Voici l'assiette (cet article est trop passionnant mais bon, c'est vous qui l'avez voulu en même temps !) :




Mais l'apogée des oraux du CAPES, c'est bien évidemment la Pizzeria du Corsaire (anciennement Le Piratier). Il ne faut pas vous fier aux fautes d'orthographe figurant sur leur site et sur leur carte. Non, Le Piratier, c'est bien plus que cela, et ça ne peut se résumer qu'en photos !


Nous voilà rassurés, la transformation du Piratier en une Pizzeria n'a pas eu pour conséquence de nous empêcher de manger des frites. De plus, les pizzas semblent contenir une quantité de gras suffisante (mais je n'ai pas été tenté par cette hérésie, c'est le camarade CAPESien déjà admis au CAPES interne - encore bravo à lui - qui y a succombé (facile pour lui, il n'avait plus vraiment besoin de frites pour le lendemain).
Les décors sont toujours aussi somptueux, on ressent bien l'influence du gothique international, c'est vraiment extraordinaire, et on imagine sans difficulté les plus grands artistes de l'époque en train de travailler sur cet édifice, c'est vraiment remarquable. De plus, on remarque sur la photo 3 l'existence d'une galerie absolument fabuleuse, rassemblant les pièces d'orfèvrerie les plus époustouflantes du royaume.


Comment conclure un article si particulier ? On pourrait tenter une conclusion de dissertation ratée (quand on a fait une copie de merde, avec un plan de merde, on n'a pas le courage de soigner sa conclusion, alors on reprend son plan et on le recopie en ajoutant des mots de liaison) : Nous avons vu que le gras c'est la vie, mais aussi que c'est un objet géographique car on peut le spatialiser, comme le montre l'existence de la "route du gras". [Et maintenant, une ouverture débile, pour bien enfoncer le clou de la nullité] L'avenir du gras passe très certainement par son association avec l'alcool.

En effet...
S'il devait y avoir un "Châlons2012", il faudrait sans doute ajouter au gras et au sucre une bonne dose d'alcool, d'antidépresseurs et d'anxiolytiques, le tout bien mélangé...

lundi 4 juillet 2011

Tout est écrit...

Une étude scientifique menée par une équipe de chercheurs de Châlons2011©®™ a démontré que le destin de tous les CAPESiens était "déjà écrit", bien avant leur passage à Châlons-en-Champagne, a annoncé lundi matin le porte-parole du blog, dans un communiqué adressé à l'AFP.

LA DIVINATION DANS LES CHOCOBONS

Quelques éléments de ces nombreuses études ont été dévoilés à la presse. L'équipe a notamment révélé que la divination dans les Chocobons permettait de déterminer la matière qui serait tirée au sort dans le sombre IUFM de Châlons. Ci-dessous, une photographie prise le 16 juin 2011 à la BU, la veille du tirage au sort :

Après plusieurs divinations et travaux de recherche, il a été noté que :
  • Pour le Grand Guius, trois chocobons ont prédit un tirage de l'Histoire, un chocobon s'est prononcé pour la géographie, tandis que la lecture d'un cinquième s'est révélée trop floue pour être interprétée. Rappelons que le lendemain, le Grand Guius a tiré Histoire.
  • Pour sa voisine de BU, les augures se sont assez largement prononcés pour la géographie. Verdict une semaine plus tard : géographie.

DES SIGNES "TROUBLANTS"

Sans pouvoir dévoiler l'intégralité de leurs études pour des raisons de sécurité internationale, alors que les oraux ne sont toujours pas terminés (Ahah, à l'heure où j'écris ces lignes, il y a des gens qui pleurent en salle de préparation, d'autres qui font des malaises en salle de tirage, niark niark niark), les chercheurs ont mis en avant l'existence de signes permettant de deviner ses sujets plusieurs jours à l'avance. La recherche n'en étant qu'à ses balbutiements dans ce domaine, la difficulté est d'isoler les signes réellement prémonitoires des signes superflux (des exemples de signes n'ayant pas été concluants ont déjà été évoqués sur ce blog).

Kaamelott et l'ESD : "BIOGRAPHIE !!"
Quelques jours avant le passage en ESD d'une lectrice assidue de ce blog (elle souhaite garder l'anonymat, nous l'appellerons donc Aurélie), j'attirais son attention sur les fortes probabilités qu'elle tombe sur un sujet en lien avec la biographie, après avoir regardé l'épisode 4 du Livre VI de Kaamelott, dont voici un court extrait :
L'insistance avec laquelle le roi burgonde évoquait la "biographie" ne laissait que peu de place au doute.
Quelques jours plus tard, Aurélie planchait sur : La biographie, un genre historique mineur ?

En raison de l'impact que pourraient avoir ces révélations scientifiques sur le concours du CAPES et son organisation, la rédaction de Châlons2011©®™ a été soumise à de multiples pressions, de la part de la présidence du jury, mais aussi des plus hautes instances de la République, qui l'ont enjoint de faire silence. Toutefois, il nous a paru indispensable de révéler la vérité aux candidats, en raison du droit à l'information.

jeudi 30 juin 2011

Vers la disparition d'une ville à monoactivité ?

Lu ce matin : "un rapport parlementaire commandé par Luc Chatel à la demande de Nicolas Sarkozy recommande de supprimer les concours de recrutement pour les professeurs (Capes, agrégation, concours de professeur des écoles), qui permet de recruter les professeurs."

Pas de quoi être consterné, puisque c'était le but de la Masterisation : supprimer les concours, vestiges de la méritocratie, de la fonction publique, etc etc... De toute façon, les fonctionnaires, c'est le Mal (un peu comme les pauvres assistés, sauf que ça coûte encore plus cher) ! Mais là n'est pas le problème...

NON MAIS ILS ONT PENSÉ A CHÂLONS ??? Cette ville, dont l'économie est entièrement tournée vers le CAPES (rappelons que la population de Châlons-en-Champagne est multipliée par douze en juin-juillet tous les ans), n'a pas eu le temps de préparer sa reconversion. Perdue au milieu des champs, elle ne dispose d'aucun atout pour rebondir (il y a bien La Pizzeria du Corsaire - Le Piratier, mais c'est un peu léger). Nul doute que le puissant - ou pas - lobby châlonnais s'oppose fermement à la suppression du CAPES, qui lui permet de survivre.

Aujourd'hui, Châlons a peur. Désertification, chômage, déclin irréversible... Décidément, les villes à monoactivité n'ont plus le vent en poupe...

Affaire à suivre !

dimanche 26 juin 2011

Sur la route... (2) Wassy !

De retour de l'Enfer châlonnais, passant par Montier-en-Der, je tombai logiquement sur la charmante bourgade de Wassy, un autre lieu chargé d'Histoire ! Nul besoin d'avoir été CAPESien en 2009 et 2010 (ndlr : "les affrontements religieux en Europe du début du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle") pour connaître le fameux massacre de 1562 (lien Wikipedia, source toujours la plus fiable :o), au début des guerres de religion. Ce fut donc l'occasion de s'arrêter dans cette charmante commune (je dis commune, parce que si j'ose dire "ville" ou "village" et qu'un géographe passe par là, il pourrait faire une crise cardiaque s'il estime que Wassy ne correspond pas aux critères. Et tout le monde sait que je n'éprouve aucune haine envers les géographes.)

Alors place aux photos exclusives du Grand Guius (grange reconstituée) !


vendredi 24 juin 2011

Sur la route... (1) Montier-en-Der !

Ça, c'était le classeur d'Histoire médiévale pour les CAPES 2009-2010. C'était encore le bon vieux temps, avant la réforme du concours. Il y avait encore une place pour l'Histoire médiévale, qui n'était inféodée ni à l'Histoire moderne, ni à l'histoire de l'art.
D'un autre côté, heureusement que cette formidable question, Pouvoirs, Eglise et société dans les royaumes de France, Bourgogne et Germanie, de 888 à 1110, n'est pas restée une troisième année, car le classeur aurait explosé.

Et que trouvait-on dans ce classeur ? Des exemples (issus d'ouvrages hautement spécialisés, ici, l'Atlande !)
A cette époque, tout bon CAPESien savait que le monastère de Montier-en-Der était au coeur des enjeux de pouvoir de ces royaumes ! La lutte faisait rage entre les diocèses de Reims et de Toul. C'est pourquoi Gauzelin y porta la réforme en 935 pour en devenir propriétaire !


Cet exemple était devenu assez curieusement mythique à la Bibliothèque Universitaire de Metz (même les CAPESiennes de Lettres Modernes le maîtrisaient). Mais où est Montier-en-Der ? Entre Châlons et Metz, vers le bas, un peu à gauche ! C'est l'occasion ou jamais d'y aller, et ainsi, le périple vers Châlons n'aura pour une fois pas été vain !


D'abord, un peu d'Histoire (source : Office du tourisme du Pays de Der)


Montier-en-Der, capitale du Der située sur la Voire au milieu d’une riche prairie, doit son nom (Monasterium in Dervo) au monastère établi en 672 par les bénédictins.
Plusieurs époques ont marqué de leur empreinte les différentes parties de l’ancienne abbatiale St-Pierre-St-Paul. A la fin du Xème siècle, les bâtiments primitifs ayant disparu, l’abbé Adson entreprend l’édification d’une église consacrée en 998. La nef romane, remarquable par sa pureté et sa blancheur, qui contraste avec un choeur gothique illuminé par des vitraux du XVIe, est surmontée d’une toiture en bois du XVIème siècle. Un bel ensemble de vitraux modernes assure un éclairement en harmonie avec le climat religieux de l’édifice. Un musée lapidaire est installé dans les nefs latérales. Une visite guidée de cet important monument historique est possible par utilisation d’un audio guide. Aujourd’hui, il ne reste rien des églises du VIIe puis du IXe siècles. La nef préromane, imposante par ses dimensions, est la plus ancienne datée du Xe siècle en France. Le choeur gothique est un modèle rare d’architecture de l’école gothique champenoise avec Noyons et Laon. La tour du clocher dont la base remonte à l’époque romane, abrite une salle carrée, dont la voûte repose sur un pilier octogonal, reprise vers le XIIIe siècle. Bombardée en 1940, l’église a été parfaitement restaurée et offre un intérieur remarquable par sa pureté et sa blancheur.

La grandeur de Montier-en-Der n'est donc plus entièrement visible. Mais au milieu des champs trône encore fièrement l'abbatiale. Le Grand Guius s'est rendu sur place, en pèlerinage (mais il n'est arrivé que vers 18h10, après avoir subi la question lors de son oral d'Histoire, il n'a donc pu entrer dans l'édifice...), voici en exclusivité les photos !


mercredi 22 juin 2011

Les lieux du massacre.


Le Monde a changé... Je le vois dans l'eau, je le ressens dans la terre, je le sens dans l'air. Beaucoup de ce qui existait jadis est perdu, car aucun de ceux qui vivent aujourd'hui ne s'en souvient...

La cité de Châlons-en-Champagne est souvent comparée au Mordor de Tolkien : "Le jour reparaissait dans le monde extérieur, et loin au-delà de l'obscurité [de Châlons], le Soleil montait au-dessus de l'horizon oriental (...) ; mais ici, tout était plus sombre que la nuit. Les feux de l'IUFM s'éteignirent peu à peu. Le rayonnement disparut des escarpements. Le vent d'est qui soufflait depuis le départ de l'hôtel parut alors complètement tombé. Lentement, péniblement, les CAPESiens descendirent à tâtons, trébuchant, jouant des pieds et des mains parmi les rochers, les ronces et le bois mort, à l'aveuglette dans les ombres, plus bas, toujours plus bas, jusqu'à ne pouvoir aller plus loin. Ils finirent par s'arrêter; et ils s'assirent côte à côte, le dos contre un gros bloc de pierre. Tous deux transpiraient abondamment. - Si le Président du Jury géographe en personne m'offrait un verre d'eau, je lui serrerais la main, dit un des deux compères. - Ne dis pas pareilles choses ! répliqua le second CAPESien, (...) qui prit alors la tête, en direction du nord, pour autant qu'il pouvait le deviner [ndlr : de toute façon, le Nord, selon comme on est tourné ça change tout !]". Soudain se dressait devant eux la forteresse IUFMesque, plus terrifiante que jamais. En l'apercevant, le Grand Guius se sentit soudain paralysé.

J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux, Le Retour du Roi, Livre VI, Le pays de l'ombre,  trad. 1973.



Caché dans son IUFM, le Président du Jury voit tout ; son regard perce les nuages, les ombres, la terre et... la chair...

Autre lieu de torture (pour la leçon de géo si le tirage au sort vous a attribué l'hérésie, mais aussi pour l'épreuve d'ESD tant redoutée...) : le lycée Oehmichen (et depuis cette année, je sais l'écrire sans regarder sur Google. Mais c'est parce que je commence à être habitué...)


 

Mais, me direz-vous : "Pourquoi n'avoir pris que des photos moches, sur lesquelles on ne voit rien ?" Eh bien je vous répondrai que j'avais prévu d'en faire plein d'autres, après avoir pénétré dans l'Antre de la Bête. Les photos ci-dessus, prises derrière une barrière, étaient censées renforcer l'aspect diabolique du lieu (bon, ok, ça a foiré.) Mais le choc psychologique lié à mes oraux a été si important, qu'une fois sorti, vivant mais titubant, je n'ai songé qu'à fuir... Heureusement, rappelez-vous qu'il existe pour Oehmichen une vidéo vous montrant les coulisses du CAPES 2010.

L'IUFM est cependant bien plus terrifiant. Quand vous consultez la bibliographie affichée sur les murs dans le couloir, si vous vous retournez, vous apercevez un monument aux morts (en l'honneur des CAPESiens tombés les années passées)... L'atmosphère est pesante dans toutes les salles, tous les couloirs, tous les escaliers que l'on vous fait interminablement monter, puis descendre, pour retourner à la bibliothèque, quand vous êtes déjà sur le point de vous suicider parce que vous n'avez même pas compris l'intitulé de votre sujet.

L'IUFM, c'est une ambiance particulière. Vous êtes entouré de concurrents (concours oblige), mais ceux-ci deviennent peu à peu vos amis, puisqu'en bon looser que vous êtes, vous êtes rassuré de constater que vous n'êtes pas le seul à aller en Mordor pour la troisième fois. Vous reconnaissez des visages ; vous demandez des nouvelles des gens absents ("Il l'a eu ?? Ah non, il est devenu alcoolique entre-temps...").

Et puis vous êtes compatissant. Vous pensiez être le plus malchanceux en tirant votre sujet... Puis vous voyez des filles pleurer et/ou s'évanouir en salle de préparation...

Mais avant tout cela, il y a eu la "visite de la bibliothèque" la veille. Parlons-en... C'est peut-être le PIRE moment du CAPESien. Vous voyez des livres horribles, qui sont donc logiquement censés être utilisés pour des sujets tout aussi horribles. Oh, chouette, il y a au moins 10 livres sur l'histoire de la musique, youpi ! Oh ben super, y'a une bio sur un bonhomme que je ne connais même pas ! ...

Et puis il y a la salle de tirage... C'est là que tout se joue, que tout peut basculer, d'un côté comme de l'autre. C'est là que tous les candidats prennent une mine dépitée... mine qu'ils garderont jusqu'à leur arrivée devant les bouchers en salle de passage...

Mon arrivée devant la salle de passage, parlons-en aussi : les premiers mots d'une candidate sortant de la salle d'à côté : "Mais ils sont fouuus !! Plus jamais je ne remets les pieds ici !!" (On dit tous ça la première fois !) Bref, ça mettait dans l'ambiance, et en tout cas, elle n'avait pas tout à fait tort : une heure après, je ressortais, la pression était retombée : c'était l'occasion de se sentir soulagé, mais surtout vidé... "Une année est encore passée, et a priori, je n'ai encore rien pu en retirer..."

lundi 20 juin 2011

Publicité durable

Retrouvez prochainement la suite de l'analyse de Châlons 2011 et de l'étude comportementale des CAPESiens.
En attendant, une page de publicité,
le développement durable étant un concept cher à nos amis (ou pas) géographes.

Avec le Grenelle Environnement, réduisons nos déchets.
Elle, c'est Nathalie.
Et ça, ce sont les cours et fiches de géo que Nathalie imprime pour chaque session du CAPES.
Comme pour la plupart des CAPESiens, ses fiches pèsent 390kg. C'est beaucoup.
Pour réduire ses déchets, Nathalie a décidé de diminuer ses impressions papiers.

En limitant ses impressions de géographie, on peut réduire ses déchets de 6kg par personne et par an, et on freine la diffusion de l'hérésie géographique.

Réduisons vite nos déchets, ça déborde !
Grenelle Environnement, entrons dans le monde d'après !

Le Retour...

En attendant plus de précisions sur le séjour de Châlons 2011, voici un graphique qui parle de lui-même !
Sur ce, un Prozac et dodo !

vendredi 17 juin 2011

Le Périple... et l'Arrivée...

Départ : 6h50
La SANEF expérimente le 1x1 voie.

Des radios tout à fait curieuses sur la route : Champ FM !




L'A4 est toujours décorée de manière tout à fait somptueuse !


Ah ENFIN !!! Arrivée à Châlons : 8h20.
Oui mais non, en fait Châlons c'est pourri. Allons plutôt à Reims.












Ca permet même de réviser "Le monde britannique" dans la 1ère Guerre mondiale !






J'ai brûlé un cierge pour avoir le CAPES...






Les principautés en France durant la guerre de Cent Ans : vous pouvez m'en parler ? Non ? Ah...



Faire le hamster dans une roue pour lever des poids : une reconversion après l'échec au CAPES ?



Une enclave slave en pleine Champagne...

Ça c'est juste parce que je connais ce village du Nord de la France (pardon, du haut de la France)

Nous avons pu rencontrer de nombreux indices à propos de nos sujets à Reims et sur la route : "place royale", "rue Colbert", "Musée d'Arts", "IUT Léonard de Vinci"... Pas très rassurant vu mon amour pour ce magnifique thème qu'est "Le prince et les arts" !

De retour de Reims vers Châlons, l'Aire de l'Espérance... On peut toujours espérer !


Je savais qu'il fallait suivre ce genre de panneaux pour arriver à mon hôtel. Donc funérarium, je tourne ! Eh bien non, j'ai encore failli me perdre et même sortir de Châlons : il fallait suivre le "centre funéraire" !

L'Etap Hotel s'est transformé en B&B ! Une révolution ! D'ailleurs mon arrivée fut de toute beauté, le réceptionniste avait l'air un peu perdu, et j'ai même cru que je n'aurai pas d'hôtel ! "Hum vous savez on a changé de chaîne et nous n'avons pas les mêmes logiciels". Gloups !

Mais depuis ma chambre, toujours la même vue qu'il y a deux ans : le cimetière.

Ah au fait, j'ai tiré la leçon d'Histoire. Je ne suis donc pas encore définitivement hors-course... Même si vu l'état (et le contenu) de mon cerveau, il ne vaut mieux pas trop y croire !
Pour information, il fallait tirer au sort la matière dans une enveloppe comptant a priori autant de papiers Histoire que géo. Les deux premiers à tirer ont eu "Histoire", je n'en menais donc pas large à ce moment-là !